Le 29 septembre 1833, Ferdinand VII, roi d'Espagne, meurt. La dépêche télégraphique en informant le ministère Soult sera tenue secrète pendant deux jours.
A propos de cette affaire, François Buloz, dans sa chronique du 14 octobre 1833 parue dans la Revue des Deux Mondes, se livre à une analyse des réseaux existant sous la monarchie de juillet.

Les nouvelles du télégraphe ne sont pas toujours aussi cruellement séquestrées. Le télégraphe n'apporte pas chaque jour l'annonce d'une mort de roi; souvent ses communications intéressent moins directement le pouvoir suprême, et alors on les laisse tomber avec clémence, comme une pluie bienfaisante, sur les commensaux des ministres, qui se composent de pairs, de députés, de gens d'affaires et de médecins, race familière qui eut de tout temps ses accès libres près de tous les pouvoirs, Il faut voir ces jours-là avec quelle rapidité les cabriolets et les tilburys des agens de change s'élancent vers la Bourse, quel mouvement au parquet, quel flux, quel reflux de questions, d'ordres, d'achats, de ventes et d'agitations de toute espèce ! Au milieu de l'activité et du désordre de cette sphère subalterne, de cette fourmilière ministérielle, on distingue un groupe calme, fier et dédaigneux, qui ne prend pas la moindre part à tout ce mouvement, et l'observe avec un malin sourire. C'est le grand monde financier, peu nombreux comme le grand monde, véritable ministère, qui a ses représentans près de chaque ministre à portefeuille, et qui, parmi toutes ces confidences et ces nouvelles qu'on se dépèce avidement sur le pavé de la Bourse, a déjà choisi ce qui lui semblait bon. Les affaires de ce groupe-là sont déjà terminées, lorsque celles du second groupe commencent. Ainsi, dans les grandes journées, chacun de nos ministres assiste à la Bourse de sa personne en quelque sorte, de même que les banquiers siègent par procuration dans le conseil, tant toutes ces âmes et ces intérêts sont unis !

Toute similtude....