jeudi 27 septembre 2012
Dis c'est quoi l'Amérique ? Tais-toi et écoute !
12:09 :: # :: 4 réponses
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jeudi 20 septembre 2012
13 septembre.
Suivant les conseils de mes amis, je reprends la lecture du Limonov de Carrère que je n'avais pu terminer. Au fond pourquoi ne termine-t-on pas un roman ? Pour des questions de détails ! Mes amis m'ont convaincu que c'était un bon livre, Pierre Cormary
dans sa critique montre avec brio que le projet est celui d'une autobiographie en creux. Mais quand je lis page 64 (Limonov et son copain débarquent à Kharkov) : Hélas, une fois sur place, ils sont aussi peu à leur aise que sur le boulevard Saint-Germain des racailles du 9-3, je trouve ça faible.
Cette faiblesse n'est qu'un point de détail, j'en conviens, mais elle finit par contaminer toute ma lecture, elle fait tache.
15 septembre.
Toujours autant de difficultés pour avancer dans le Limonov de Carrère.
Relu avant de m'endormir les 10 premières pages de Kaputt. Dans l'après-midi j'avais jeté un coup d’œil à une biographie de Malaparte (M. Serra, Malaparte : Vies et légendes). En gros chez Malaparte tout n'est que mensonge. La question qui se pose est de savoir si on a envie de lire 640 pages pour connaître les détails de la vérité. On verra (l'ouvrage est disponible dans les bibliothèques parisienne). Parce que pour le reste...
En dix pages Malaparte déploie toute sa puissance visuelle - Nous approchant des grandes baies qui donnaient sur le parc, nous appuyâmes nos fronts contre les vitres légèrement embuées par le brouillard bleu montant de la mer. Le long du sentier qui suit la pente de la colline, trois chevaux blancs descendaient en boitant, suivis d'une petite fille en robe jaune.- Bleu, blanc, jaune.
Des lignes magnifiques sur ce bleu que l'on trouve dans le blanc du Nord, dans les neiges du Nord, dans les fleuves, les lacs, les forêts du Nord, le bleu que l'on trouve dans les stucs de l'architecture néo-classique suédoise.... Et puis ça : ...aucun Allemand, homme, femme, vieillard, enfant, ne craint la mort. Ils n'ont pas non plus peur de souffrir. En un certain sens on peut dire qu'ils aiment la douleur. Mais ils ont peur de tout ce qui vit, de tout ce qui vit en dehors d'eux - et aussi de tout ce qui est différent d'eux. Le mal dont il souffre est mystérieux. Ils ont peur par dessus tout des êtres faibles, des hommes désarmés, des malades, des femmes, des enfants. Ils ont peur des vieillards. leur peur a toujours éveillé en moi une profonde pitié. Si l'Europe avait pitié d'eux, peut-être les Allemands guériraient-ils de leur horrible mal.
Et le danois Axel Munthe qui, tel un Saint François, accueille sur son corps les oiseaux de Capri et aussi les cadavres des soldats russes enterrés à mi-corps dont les bras indiquent la route à suivre aux colonnes allemandes : Il faut tout de même bien que les prisonniers russes servent à quelque chose !
10 pages !
16 septembre
Kaputt encore.
Le prince Eugène se souvient:
Les muettes images de son jeune et lointain Paris s'écroulaient devant ses yeux, sans bruit, sans que l'écroulement de ce monde heureux de sa jeunesse ternit, de la vulgarité d'aucun bruit, la chasteté du silence.
Que n'oppose-t-on plus souvent à l'écroulement du monde la chasteté du silence.
12:06 :: # :: 2 réponses
mardi 11 septembre 2012
14:53 :: # :: 2 réponses
dimanche 2 septembre 2012
Il y a dans le chant III de L’Iliade un passage qui ne cesse de me surprendre.
Paris-Alexandre a failli lors du duel qui l'opposait à Ménélas, il ne doit la vie sauve qu'à l'intervention d'Aphrodite qui l'a littéralement dérobé du champ de bataille pour le transporter dans une chambre nuptiale. La déesse se faisant passer pour une vieille tisseuse s'adresse à Hélène et lui demande de rejoindre Paris.
- Toute semblable à la vieille, elle dit, la divine Aphrodite:
Viens par ici: Alexandre t'appelle, rejoins ta demeure !
Il est déjà couché sur le lit ouvragé de la chambre.
Hélène reconnait alors Aphrodite et s'adresse à elle sur un ton pour le moins étonnant.
- Folle déesse ! Pourquoi toujours me convaincre ?
(...)
Va t'asseoir près de lui, renonce aux routes célestes !
Que tes pas ne te reconduisent pas jamais sur l'Olympe !
Souffre toujours près de lui, entoure-le de tendresses,
jusqu'à ce qu'il te fasse sa femme - ou plutôt: son esclave !
Ce que propose Hélène à Aphrodite ce n'est ni plus ni moins que d'abandonner sa condition divine. C'est au fond de ne plus vivre son amour pour Paris par substitution, c'est d'en payer le prix ! Cet échange la déesse ne peut l'accepter. A la colère d'Hélène elle opposera sa propre colère, la forçant par la crainte à rejoindre son amant.
Ce que je trouve très beau c'est que cette rébellion envers la divinité, rébellion avortée, se fait au nom d'une souffrance commune qui s'exprime à travers le courroux. Et je ne peux m’empêcher d'établir un parallèle, sur un mode plus apaisé, avec l'épisode d'Ulysse et Calypso où la nymphe propose à Ulysse l'immortalité qu'il refuse.
- Déesse vénérée, écoute et me pardonne: je me dis tout cela !... Toute sage qu'elle est , je sais qu'auprès de toi, Pénélope serait sans grandeur ni beauté ; ce n'est qu'une mortelle, et tu ne connaîtras ni l'âge ni la mort...Et pourtant le seul vœu que chaque jour fasse est de rentrer là-bas, de voir en mon logis la journée du retour!
Abandonnée par Ulysse, Calypso connaîtra le chagrin...
Les mortels peuvent souffrir par les immortels mais l'inverse est aussi vrai.
Dans les deux épisodes les hommes et les dieux font l’expérience de leurs limites.
21:17 :: # :: 4 réponses