Affaire de famille, affaire d'amour, de filiation.
Que filme Coppola ? une confrontation, celle de Kay et Michael. Les champs-contrechamps se succèdent. Il se justifie, a toujours voulu protéger sa famille. Un abime s'est creusé entre eux. Tu me hais lui dit-il. Non, tu me terrifies lui répond-elle. Elle doit sortir, quitter la pièce et faire son chemin. Elle recule, se tourne vers la porte dont elle saisit la poignée. Un léger recadrage a placé Michael hors champ. Il la voit de dos. Il traverse le champ telle une ombre et se dirige vers un fauteuil. La distance entre eux est encore plus grande. Les plans sont plus larges, une nouvelle fois les champs contre champs se succèdent. Elle est toujours à la porte dont elle tient la poignée. Elle est tournée vers lui. Elle a une dernière demande à faire. Qu'il donne sa liberté à Tony, que son fils puisse échapper au destin qui lui est promis. Assis dans son fauteuil, il accepte. Elle a eu gain de cause. La caméra la filme en plan large. Elle le remercie. Elle fait un pas en avant vers lui. Va-t-elle rester, le rejoindre ? Non, dans le même mouvement elle se retourne, ouvre la porte et la referme. L'espace d'un instant nous avons cru à l'impossible, nos illusions romantiques ont la vie dure, mais ce pas en avant n'était que le signe qui authentifiait la vérité de la rupture.