Samedi.
Vu, il y a quelques jours, sur La Chaine Parlementaire (LCP chaine du cable) le philosophe Robert Mishrahi. Il est interrogé par JP Elkabach à propos de Spinoza. Mishrahi semble avoir consacré sa vie, que dis-je donné sa vie à Spinoza. C'est assez émouvant. Il esaye d'intervenir alors que c'est le tour des autres invités, de placer son héros. Vient son heure. Après avoir fait un point biographique, il fait une présentation sommaire de l'oeuvre. Il est alors amené à employer le mot phénoménologie. Intervention du journaliste. Pas de ça chez nous. Ne lui demande même pas d'expliquer, de définir. Non exit phénoménologie. Flingué. Direction la morgue. Tristesse de Mishrahi qui ravale son mot. Défaite de la pensée. Ultimi barbarorum.
L'émission était entre autre consacrée au dictionnaire.

Where are you de Hélèna Villovitch et Jan Peters.
Dans le cadre, deux images mobiles. Elles flottent. Dans l'une une jeune femme, dans l'autre un homme. Il est relativement maigre, assez grand. Ils sont seuls. Tous deux sur une de ces plages où le jusant fait place à des étendues monotones. Les images vont à la rencontre l'une de l'autre, finissent par se croiser. Ils se rencontrent, se quittent
Immédiatement je pense à la séquence où le zombie entraine l'héroïne dans le Vaudou de Jacques Tourneur.
Je rencontre les réalisateurs. Ils n'ont pas vu le film de Tourneur.

Samedi soir. (avant le match).
Les crabes, galets marchant.(Jules Renard)

Dimanche.
Correspondance et l'intégrale des ''Phones Bills'' de Christophe Atabékian.
Dans la première des correspondances, des paysages défilent, vus de la fenêtre d'un train, alors que l'on peut entendre en bande son la transcription d'un échange de mail entre deux hommes. Une histoire nait.
Madame de Sévigné. Introduction du paysage en tant que paysage dans la littérature du XVIIéme. Correspondance. Voyage des lettres, de Madame de Sévigné, de Christophe Atabékian, des mails à travers le réseau.
A propos de Madame de Sévigné, incidente de Proust (la phrase est entre parenthése) : ne peint-elle pas les paysages de la même façon que les caractères ?
Christophe Atabékian a-t-il lu Madame de Sévigné ?

Dimanche - début de soirée.
De retour du Forum des images, La Chanson de Roland (je lis en marchant ou l'inverse).
Fin de la laisse (strophe) 164.
...il (Roland) tombe évanoui à terre.
L'archevêque dit : "Quel dommage pour vous si vaillant !"
Début de la laisse 165.
Quant l'archevêque vit Roland s'évanouir,
il ressentit la plus grande douleur qu'il eût jamais eu.
Il étendit la main et prit l'olifant.
Jeu des temporalités, l'action se rejoue.

(Interlude)
Un homme de son temps.
Interrogé sur ses motivations cet adepte du tuning (il a transformé sa DS en boite de nuit et salle de télévision) répond : C'est pour faire avancer le progrés.
Le faire progresser en quelque sorte.

Dimanche soir.
La Mémoire dans la peau - Doug Liman.
Le héros sort de l'ambassade. Il marche calmement. Il vient d'échapper à la mort. En bande son on entend sa voix au téléphone. Il cherche à avoir des renseignements. Changement de plan. Il est à l'intérieur d'une cabine téléphonique. Il se dirigeait vers cette cabine au plan précédent. Jeu des temporalités (à noter que le même effet sera employé plus tard avec un autre personnage mais de façon moins pertinente).

Questions.
Peut on imaginer un film où la bande son serait légèrement en avance sur la bande image et où l'égnime (?) ne pourrait être résolue que par la coïncidence des deux pistes ?
Doug Liman a-t-il lu la Chanson de Roland ?

Au fond se disait-il : je ne crois pas tant dans les vertus de l'imagination que plutôt dans celles de la variation.