Je tournais autour depuis quelques jours. De l'auteur je ne savais rien, la quatrième de couverture aurait pu me dissuader (rythme trépidant... une grande plume... au moins n'y parlait-on pas d'Ecriture!) mais la compagnie assidue des livres a ceci de particulier qu'elle vous permet, de façon quasi intuitive, de vous diriger vers des titres dont on sait qu'ils seront bons. Les journées passèrent, lorsque je pus lire écrit du fond de sa brocante par un amateur : Pourquoi sommes-nous si peu nombreux, semble-t-il, à savoir qu'Ariel Denis est un des très rares romanciers d'aujourd'hui dont les romans se lisent... comme des romans ? Il ne m'en fallut pas plus. Et je ne le regrette pas.

Depuis bien des années le monde n'est plus en noir et blanc, mais il a perdu aussi ses couleurs violentes, irréelles et contrastées: à la manière des films qui le représentent, il a l'apparence d'un kaléidoscope de teintes proches les unes des autres, lisses et brillantes. (...)
...sur toutes choses règne l'esprit du temps, qui modèle les habits, les corps, les lieux, les idées, les visages, et donne au monde la lumière particulière et invisible qui ne se retrouvera jamais plus. C'est ici qu'est la rose, ici qu'il faut danser.
Ariel Denis - Fortune de Guerre - Le Serpent à plumes.

Anicée Alvina est morte.