Ruines circulaires - Commentaires
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fr2006-12-08T16:04:09+01:00daily12006-12-08T16:04:09+01:00Civilisation. - writ
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2006-12-08T16:04:09+01:00writJe vais peut-être dire une bêtise, mais il me semble que la "mémoire" proustienne n'est pas tant un renvoi à un passé ou une "remontée" du "passé", qu'une synchronisation, dans laquelle entre des matériaux parmi lesquels les choses qui appartiennent en termes linéaires...Je vais peut-être dire une bêtise, mais il me semble que la "mémoire" proustienne n'est pas tant un renvoi à un passé ou une "remontée" du "passé", qu'une synchronisation, dans laquelle entre des matériaux parmi lesquels les choses qui appartiennent en termes linéaires au "passé" (forcément d'ailleurs : "je" ne puis parler / rendre compre que de ce que j'ai rencontré, et qui dès lors que je le rencontre glisse dans un "passé"), mais qui se reconstituent et se réactualisent dans une "bulle" temporelle ; le phénomène du souvenir est "présent", actuel, il constitue même un projet, une projection. L'édifice immense du souvenir est comme un nouveau projet architectural. D'une certaine manière, j'ai la sensation que l'effort d'écriture consiste pour une part à essayer de sortir des catégories passé/présent dictées par "l'intelligence" --cette notion "d'intelligence" va peut-être être explorée dans les cours ?
Mille mercis pour ces billets à vous deux Tlön et VS, il y a bien longtemps que je n'avais été au Collège de France (et c'est un tort), et que je ne regardais plus les programmes (c'en est un autre), du coup sans vous je serais passée à côté de ces cours et séminaires. Je ferai mon possible pour me libérer et y aller (le site annonce des podcasts).]]>Civilisation. - VS
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2006-12-07T22:16:54+01:00VS>Damien: Compagnon insiste sur le côté réceptacle (mémoire contre histoire), réceptacle de tout et de l'insignifiant, mais il n'évoque pas l'aspect "à présent disparus"; je crois que Compagnon songe plutôt à une actualisation de la littérature par la littérature et à un réencemencement...>Damien: Compagnon insiste sur le côté réceptacle (mémoire contre histoire), réceptacle de tout et de l'insignifiant, mais il n'évoque pas l'aspect "à présent disparus"; je crois que Compagnon songe plutôt à une actualisation de la littérature par la littérature et à un réencemencement du monde par la littérature: il est du côté de ce que tu dis sur la vie "incroyablement proustienne" quand il évoque à travers Proust les femmes devenues des Renoir. Tout grand artiste transforme la réalité, c'est l'un des points évoqué lors de ces premières heures de cours.
>Tlön: il faudrait mener une comparaison entre les goûts culinaires et les goûts littéraires. Je préfère un sandwich baguette-jambon de bistrot à un steak-frites de brasserie; je suis souvent effrayée par ce que les gens acceptent de manger (et de lire).]]>Civilisation. - Tlön
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2006-12-07T19:12:42+01:00TlönTu as bien entendu raison....Tu as bien entendu raison.]]>Civilisation. - Damien
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2006-12-07T18:07:58+01:00DamienIntéressant... Mais il faut souhaiter que la littérature ne se réduise pas à cela : un objet de mémoire, autrement dit le réceptacle de signes culturels, de codes, d'habitus, etc. à présent disparus - qu'elle ne soit pas seulement le linceul d'une civilisation défunte, mais sache aussi nous parler...Intéressant... Mais il faut souhaiter que la littérature ne se réduise pas à cela : un objet de mémoire, autrement dit le réceptacle de signes culturels, de codes, d'habitus, etc. à présent disparus - qu'elle ne soit pas seulement le linceul d'une civilisation défunte, mais sache aussi nous parler du présent. Or justement, la Recherche, certes minutieuse description d'un monde englouti, est aussi un gigantesque catalogue de situations, de moments, de faits psychologiques, etc. toujours valables. Quand on lit Proust et qu'ensuite on se promène un peu, la vie autour de nous (et même en nous) au prix de légères transpositions, arrive à nous paraître incroyablement proustienne... ]]>