Le 18 novembre 1898 meurt Jean de Tinan, il a 24 ans.
Un court hommage lui est rendu dans le numéro de décembre du Mercure de France, revue dont il fut le collaborateur : Jean de Tinan était un ironiste et un sentimental. Dans ce qu'il nous laisse, il y a des pages exquises, et d'un mélancolique qui semble se railler soi-même.
De novembre 1897 à novembre 1898, Tinan donnera au Mercure des chronique consacrées à la vie nocturne parisienne sous le titre « Cirques, cabarets, concerts ». Il y fait preuve d'humour et de désinvolture. Ainsi dans le numéro de juillet 1898 commence-t-il son texte ainsi : Il fait tant d'orage cet après-midi que je n'ai aucune "personnalité"... c'est pas la peine que j'essaye - et puis je suis à la Taverne du Panthéon où "l'école de Toulouse fait un bruit !" ("Ils n'ont pas besoin de faire des Manifestations ceux-là !") - Il n'y a pas moyen d'avoir de la personnalité, vraiment pas moyen - et puis nous nous sommes perdus à Passy cette nuit... nous avons pris la rue Cortambert dans le mauvais sens... alors nous ne nous sommes pas couchés, et ça n'est plus de mon âge...
Donc en cette fin d'année 1898, Jean de Tinan est une fois de plus malade. Il a entamé une liaison avec Marie de Régnier, l'épouse d'Henri de Régnier et la maitresse de Pierre Louÿs qui vient de la délaisser. Marie apprend qu'elle attend un enfant de Louÿs, elle quitte alors Tinan. Il ne s'en remettra pas.
En novembre 1898, peu avant sa mort, parait sa dernière chronique dans le Mercure de France. Elle se conclut sur ces mots : Mademoiselle Aimée Aymard est charmante...(Eldorado). Elle a raison.