Ruines circulaires

Le Zèbre est peut-être de tous les animaux quadrupèdes le mieux fait et le plus élégamment vêtu.

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vendredi 13 février 2009

Deux ou trois choses que je sais à propos de la Guadeloupe.

Un correspondant me demande mon avis sur la situation en Guadeloupe. C'est me faire beaucoup d'honneur et j'essaierai de m'en tenir à quelques faits.

Il est au moins un mérite que l'on doit reconnaitre au LKP (Lyannaj kont pwofitasyon - Collectif contre l'exploitation et la vie chère) c'est celui de l'invention langagière; traduire le mot Collectif par Lyannaj (dérivé de lianne) est une belle idée. Pour le reste je crains que mes propos ne soient entachés d'un profond pessimisme.

La situation de la Guadeloupe est inextricable en ce que les buts recherchés sont contredits par les moyens qui sont mis en œuvre pour les atteindre.

Tout d'abord quelques chiffres : la Guadeloupe c'est 1 700 km² (environ la taille d'un département limitrophe de Paris) pour environ 450 000 habitants (pour mémoire la Seine-Saint Denis compte 1 500 000 habitants). Le tout à 7 000 km de la France métropolitaine. En résumé c'est tout petit, une île sans ressources naturelles entourée d'îles tout aussi petites. Ou pour le dire autrement un marché structurellement faible avec un cout du travail équivalent à celui de la métropole dans un environnement du tiers-monde aux couts de production dérèglementés. Ainsi malgré de fortes aides les principales productions agricoles (banane, canne à sucre) ne peuvent faire face à la concurrence.

D'autres chiffres : Le taux de couverture des importations par les exportations (principalement en provenance de la France métropolitaine) est quasi nul (environ 6%). Double conséquence :
- Un taux de chômage d'environ 30%
- Un renchérissement "naturel" (petitesse du marché, charges liées au transport) du cout de la vie aggravé par la situation monopolistique des groupes d'import et pétroliers. Il est vrai que l'on ne peut faire l'impasse sur ce dernier point, mais il n'est pas certain que la taille du marché autorise l'entrée de nouveaux venus. On doit également préciser que la fiscalité locale repose en bonne partie sur "l'octroi de mer" perçu sur les importations.

Les solutions proposées par tous les gouvernements depuis près de cinquante ans ont toujours été les mêmes. Elles consistent en un transfert massif de fonds (plus de 70% du PNB vient de l'apport de la métropole), en une part prépondérante (40%) des emplois salariés dans le secteur administré, en une stimulation de la demande par l'octroi d'une prime de vie chère de 40% à tous les fonctionnaires et une politique fiscale du type "défiscalisation" dont les seuls effets ont été des effets d'aubaine. Cette politique de stimulation artificielle de la demande, artificielle car en face il n'y a pas de production, ne pouvait que favoriser les tendances inflationnistes et faire le jeu des groupes monopolistiques détenus par "les békés" (descendants des anciens colons). Cette logique, puits sans fond où la demande doit être perpétuellement relancée, a été intégrée par l'ensemble des partenaires sociaux. Il est ainsi paradoxal qu'à un conflit de classe (une demande d'augmentation de 200 euros pour les bas salaires soit 45 000 personnes, on ne jugera pas ici du caractère exorbitant d'une telle demande) la réponse apportée par le patronat et le collectif consiste en un accord accompagné d'une baisse corrélative des charges sociales. Au bout du compte, comme à l'accoutumée, la charge est reportée sur l'état. La Guadeloupe doit être un des rares pays où on nationalise non pas les entreprises mais les conflits sociaux. Le système perdura jusqu'à la prochaine crise.

Relancer la production locale, notamment agricole (hors canne à sucre et banane) peut-être une solution mais qui ne peut rester que marginale, on ne peut baser une économie sur la culture vivrière, et le choix du tourisme s'est révélé un échec en raison d'un accueil déplorable et du dumping exercé par Saint Domingue et Cuba.

D'autre part les modifications institutionnelles (autonomie plus grande...) si elles sont souhaitables ne peuvent être qu'une cautère sur une jambe de bois, et s'il est une leçon que l'on peut retenir de Marx c'est que les superstructures dépendent des conditions de production et non l'inverse. Une réponse radicale qui reposerait sur une totale remise à plat du système (suppression de la prime dite des 40%, compression de la demande...) est politiquement et socialement intenable.

Ajouter à tout cela des tensions raciales issues de l'histoire, le gout pris de l'hyper-consommation, quelques cyclones et on aura compris, et nul n'est besoin d'avoir fait de longue étude psychanalytique pour ce faire, que dans un pays où l'un des leitmotiv est le fameux "pa ni pwoblem" (ya pas de problème), oh force du déni, des problèmes il y en a, et je dirais même plus des "gwo problem".

dimanche 8 février 2009

Reprise.

Règles: Une fois que vous avez été "taggué" (qu'une personne vous a marquée dans un article), vous devez écrire une note avec 25 choses au hasard, faits,habitudes, buts vous concernant. A la fin, choisissez 25 personnes à tagguer. Vous devez tagguer la personne qui vous a taggué. Si je vous ai taggué, c'est parce que je veux en apprendre davantage à votre sujet.




1) Rien.
2) Hier j'ai lu le Procurateur de Judée d'Anatole France.
3) Il m'arrive dans le métro de me déplacer jusqu'à la voiture où j'ai cru apercevoir une jolie fille.
4) Une tranquille indocilité.
5) De plus plus, il me semble que le cinéma est un art du fragment.
6) A partir de quand se rend-on compte que son père vieilli ? Maintenant.
7) Bien que j'habite Paris depuis plus de quarante ans (de façon discontinue), il est certains jours où les colonnes Morris sont pour moi le comble de l'exotisme.
8) Aimer, dormir debout, attendre les miracles, fut ma seul politique(Cocteau).
9) Sa ka senti kaka ravett (sa sent la merde de blattes).
10) Qu'est devenue Giséle ?
11) Douceur de ma jeunesse.
12) Quelque fois.
13) Le comble de la volupté : Lire alors que la femme que l'on aime vous caresse... déposer le livre.
14) Je vais envoyer ce questionnaire à Valentin Z. Peut-être répondra-t-il ?
15) Le dernier jour elle m'avait dit : de toi je veux tout. Je ne l'ai plus revue.
16) En lisant sur un blog la description d'un pèse-lettre, je me suis souvenu que chez ma grand-mère il y avait, au bout du couloir qui desservait les chambres, une pièce, le cagibi, dans laquelle se trouvait une balance Roberval sur laquelle j'ai passé des heures à peser du riz, des haricots rouges et même des bouteilles de rhum.
17) J'ai toujours eu la certitude que je ne pourrais jamais mourir noyé.
19) Si vous saviez.
20) Sur l'autoroute lorsque nous traversons le Morvan, je pense aux Grands-Fonds de Sainte-Anne.
21) Je ne lui ai rien donné.
22) Un jour.
23) Une fille aux paupières lourdes.
24) En lisant "à K.B." dans le dernier livre de Jean Rolin, j'ai pensé Pascal de K. Une vie perdue.
25) Si peu.