Lu dans Libération du samedi 22 et 23 novembre 2008, ce témoignage paru dans un livre rendant hommage aux petites épiceries arabes.
« Quelqu’un rentre chez moi, même si ça coute 1,75 euros, parce que j’suis Arabe, j’suis un voleur », s’insurge un autre épicier.
Outre que je ne comprends pas pourquoi il fait de 1,75 euros un absolu, je permettrai d’apporter une correction à la remarque de cet aimable commerçant. Il me semble qu’il eut été plus proche de la vérité s’il avait déclaré :
« Quelqu’un rentre chez moi, même si ça coute 1,75 euros, j’suis un voleur, parce que j’suis épicier arabe ».
Comme on peut le voir tout est question de nuance.

Entendu, en mangeant des pâtes et du jambon, sur France-Inter, le 23 novembre 2008, une auditrice de l’émission Le Masque et la plume regretter dans un courrier, que les critiques invités (hommes et femmes) n’utilisassent pas le mot écrivaine à propos de je ne sais quel écrivain. Certes, mais le mot n’est pas très seyant. Je n’aurais guère attaché d’importance à cette énième manifestation du nouveau catéchisme, si elle ne m’était revenue à la mémoire à l’écoute des informations matinales du 24 novembre sur France Culture. Le journaliste analysant le tumulte qui saisit le Parti socialiste, parla d’une querelle de chiffonniers. Pour ma part, et puisqu’il faut rendre à Gervaise ce qui appartient à Xanthippe, j’aurais plutôt évoqué une querelle de chiffonnières.

Pendant ce temps, l’International Herald Tribune daté des 22 et 23 novembre 2008 nous informe que :
« Russia’s élites, including President Medvedev, look on China’s rising diplomatic and economic successes in Latin America and in Africa with envy, » said Stephen Kotkin, the director of Russian studies at Princeton University. « They also perceive an opportunity much exaggerated, to send the U.S. a message in its supposed backyard.
Tandis que Le Monde nous apprend qu'il s'est trouvé huit députés (5 UMP, 1 NC, 2 PS), les seuls présents dans l'hémicycle, pour voter à l'unanimité une loi interdisant la conservation des urnes funéraires à domicile. C'est les Chinois qui ne vont pas être contents.

Lu avec amusement dans la presse (Le Monde, Libération) l’insistance mise sur le parcours universitaire (EHESS, diplôme d‘archéologie…), l’origine sociale (fils et filles de la bonne bourgeoisie), le parcours professionnel (une telle est décrite comme musicienne, une autre comme comédienne alors que son seul titre de gloire est d’avoir joué dans l’équivalent helvète d’Hélène et les garçons) des jeunes pieds nickelés dits de Tarnac. Je n’ai rien contre ces jeunes gens, mais on ne peut manquer d’y voir la formulation d’un prosaïque : « D’accord, ils ont déconné mais ils sont des nôtres ». Il n’est pas certain que le jeune skin, bas du front, titulaire d’un CAP de tourneur et fils de prolo, bénéficie, pour d’identiques incartades, de la même mansuétude.

Lu, dans le n° de l’IHT déjà cité, la critique d’une biographie "autorisée" consacrée à V.S. Naipaul. Il en ressort que Naipaul est un monstre à l’égoïsme illimité et au narcissisme sans fond. Le critique - son article est intitulé V.S. Naipaul : un homme aux multiples contradictions- conclut son papier en faisant remarquer que si Naipaul a dans ses écrits la capacité de se projeter dans ses personnages, s’il sait faire preuve d’empathie, il n’en n’avait été de même avec ceux dont il était le plus proche. Mais faut-il y voir une contradiction ? Car si Naipaul avait été sensible aux maux de ses proches, aurait-il alors trouvé les mots destinés à décrire le monde ?