Zabrana - suite et fin.
Parfois je me sens seul, parmi des jeunes de vingt ans qui ne savent rien et ne veulent rien savoir. Seul avec ma mémoire formidablement vivante des meurtres, trahisons, lâchetés, de la solitude des années 50, desquels je ne me suis jamais remis, hypnotisé aujourd'hui encore comme devant un serpent. Mais je me sens seul aussi avec le souvenir avec le souvenir de l'espoir vécu au cours de ces années, jamais formulé, et qui se référait à ce qui était devant moi, espoir que je n'ai plu et n'aurai plus. Je n'ai compris que beaucoup plus tard que le prix de l'espoir (ressenti à tel ou tel moment de notre vie) consistait en lui-même, dans le fait que nous l'avions eu, et qu'il se concrétise ou pas était sans importance.