Esquisse.
Le repas terminé, ces dames firent la sieste. La maîtresse de maison profita de l'avantage de jouer à domicile et s'éclipsa dans sa chambre; la puissance invitée dut se contenter du canapé du salon. Cela ne sembla pas la gêner. Les hommes écoutèrent de la musique. Le temps s'écoula. En fin d'après-midi - la maitresse de maison dormait encore - on alla prendre un café au centre ville et l'on se quitta.

N'en déplaise à M.H un auteur capable d'écrire ceci,
Rien n'existait au-delà de sa page éclairée par le soleil. Il tourna la page, regarda autour de lui, et le monde extérieur, comme un chien joueur qui n'aurait attendu que cette occasion, bondit sur lui avec avidité. Mais repoussant affectueusement Tom, Dreyer se replongea dans son recueil de vers.
ou à propos d'un autre personnage,
Frantz, qui jusque-là était resté caché derrière son journal dans un bienheureux non-être, n'ayant d'autre vie que celle, extérieure à lui-même, qui naissait au hasard des mouvements et des paroles de ses compagnons de voyages, voulut alors affirmer sa présence et, ouvertement presque avec arrogance, regarda la dame.
et qui sur le vol des mouches note,
des mouches décrivaient des parallélogrammes, se posant à chaque fois sur les mêmes pendeloques.
est un immense écrivain.
Ces extraits ont été tirés quasiment au hasard des premières pages de Roi, dame, valet, lui même étant le premier volume de Nabokov tombé entre nos mains.

Agréable moment que celui de la sieste. Ni néant, ni être. Se laisser aller corps et esprit et n'exister que par le courant d'air doux et chaud qui arrive jusqu'à vous.