Dans Libération, portrait de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. L'homme est présenté comme un conservateur qui s'appuie fortement sur la droite européenne. Bref ça ronronne, quand soudain ces quelques lignes: Ce père de 3 enfants, (21, 18 et 16 ans), toujours marié avec leur mère (...). Arrêt. C'est mal écrit, mais on a l'habitude. D'accord, mais que diable vient faire ce toujours marié, que veut il nous dire? Faut il comprendre que M Barroso vit, en fait, séparé de sa femme alors qu'il est toujours marié? L'homme serait alors une sorte d'hypocrite, et son mariage ne serait plus qu'une union de façade? Le sous-entendu comme une figure de style journalistique. On la croyait réservée aux tabloïds anglais. Ou alors qu'il est toujours marié au moment de l'écriture de l'article mais que cette situation matrimoniale ne durera pas? Ou bien y voir le signe de l'indécrotable conservatisme de M Barroso, son incapacité à se renouveller, à humer l'air du temps? Songez toujours marié et qui plus est avec la mère de ses enfants, de ses trois enfants! Fichtre, voila un homme dangereux. Ou alors peut-être est ce, simplement, l'incapacité du journaliste à concevoir ce fait, celui d'être toujours marié; la surprise devant, ce qui semble être devenu un non pensable par la modernité, la permanence.
Tiens, puisqu'on y est, restons dans un champ lexical (pour parler comme la jeune Z) identique. Lu dans le Monde, à propos des violences commises lors du défilé lycéen du 8 mars, cette déclaration du subsitut du procureur en charge des mineurs au parquet de Bobigny: La plupart étaient à la recherche de victimes faciles pour les voler. Il s'est passé dans Paris ce qui arrive habituellement en Seine-Saint-Denis ou dans le RER.
Habituellement ah bon! Vous me direz que ça vaut quand même mieux que toujours.