L'art est à l'opposé des idées générales, ne décrit que l'individuel, ne désire que l'unique. Il ne classe pas ; il déclasse.

Marcel Schwob est né le 25 Août 1867. Il descend d'une lignée de rabbins et de médecins. A 11 ans, il publie dans le périodique dirigé par son père une critique du Capitaine de quinze ans de Jules Verne.
Il avait le visage rond, le crane chauve par détestation des cheveux.
Il savait tout, avait tout lu, avait – comme le précise Edmond de Goncourt – cette curiosité « des coins d'humanité excentriques, mystérieux, criminels ». Il rencontra une jeune prostituée dont il s'éprit, « une petite fille » morte à 25 ans. Il éprouva alors le besoin et la nécessité de la faire revivre.
Il écrivit une Étude sur l'argot français. Quelques années après, il publia Vies imaginaires, le livre sans lequel Borges n'aurait pas été Borges. Il aimait Poe, Shakespeare et Stevenson.
Malade, il partit vers les îles Samoa à la recherche de la tombe de l'auteur du Maître de Ballantrae. Il ne la trouva jamais.
Il ne vécu que pour les livres, que par les livres et semblait disait-on sortir de l'un de ses contes.
Il se maria à la comédienne Marguerite Moréno qu'il aima d'un amour fou, avait pour domestique un chinois - Ting - possédait deux petits chiens - Flossie et Flip - et un singe dont je n'ai pas retrouvé le nom.
Il meurt le 26 Février 1905. Ses amis se souviennent de sa conversation et de sa voix. Colette évoquera « le débit modéré et merveilleusement menaçant » de Marcel Schwob.
Le 27 Février, Paul Léautaud écrit : « J'entre, et là, je vois Schwob étendu, la tête seule découverte, la figure très jaunie, la bouche un peu plissée, un peu de barbe commencée à pousser au menton, les yeux encore ouverts, ternes et figés. Maurice Schwob nous dit qu'il n'y a pas eu moyen de les fermer. »