A Julien.

Ce matin sur France-Culture, un intervenant faisait la remarque, à propos de Wikileaks, selon laquelle il était tout de même étonnant qu'un soldat de de première classe, n'importe qui a-t-il précisé, ait pu avoir accès aux notes diplomatiques du Pentagone. Le problème est que ce simple troufion n'est justement pas n'importe qui. Ce qui le distingue c'est qu'il possède une langue qui reste inconnue à la plupart d'entre nous, qu'il la manie mieux que certains. Cette langue c'est le code informatique. Au fond le désarroi que ressentent les journalistes, les hommes politiques et d'autres (ou ce qui en est que le simple revers : cette volonté de monter dans le train en marche coûte que coûte) n'est que le sentiment d'impuissance face à la perte de pouvoir d'une langue qui longtemps fut dominante, ce sentiment d'impuissance face à la substitution d'une langue (la mienne) par une autre.