Notes retrouvées sur Eric Rohmer.

A la sortie du Mac-Mahon, nous voulions bouger comme Fred Astaire. A la sortie des films de Rohmer, je me disais que si je faisais un film, il serait, peut-on dire dansé (les films de Rohmer sont avant tout musicaux) comme celui que je venais de voir.

Le cinéma de Rohmer est un cinéma de la modestie mais non de l'humilité. Il fait de son économie le principe de sa beauté.

Je me souviens avoir acheté une caméra super-huit et être allé filmer les Buttes-Chaumont après avoir vu La Femme de l'aviateur.

Limpidité du regard de Rohmer.

Dans tout plaisir il y a réflexion et il faut espérer que dans toute réflexion il y a du plaisir (E. Rohmer).

Les bus à Paris me font très souvent penser à Rohmer. Contagion du regard du cinéaste qui transforme le monde en son monde, nous faisant croire qu'il est le notre (équivalent littéraire ? Proust ou alors le Ponge du Parti pris des choses).

Un cinéma essentiellement pseudo-réaliste.

A-t-on jamais aussi bien filmé l'estran (Pauline à la plage, Conte d'été). Une zone d'indétermination, tantôt découverte, tantôt recouverte.

Un choix doit être fait, un carrefour exploré avant la décision. Importance de la topographie (redistribution de l'espace comme des actes).
La parole, mais aussi le geste, épousent l'architecture. La réciproque est aussi vraie.

Je me souviens d'avoir été amoureux d'Anne-Laure Meury.