Ce qui frappe à la lecture de L'Isolation, c'est son caractère funèbre et l'on pense à ceci, à propos des Étrusques.

Une fois franchi le seuil du cimetière où chacun d'entre-eux possédait une seconde maison et, à l'intérieur de celle-ci, la couche déjà prête sur laquelle, sous peu, il s'étendrait auprès de ses ancêtres, l'éternité ne devait plus sembler une illusion, une fable, une promesse faite par les prêtres. L'avenir pouvait bouleverser le monde à sa guise. Mais là, dans l'étroite enceinte consacré aux morts familiers, au cœur de ces tombes où, en même temps que les morts, on avait soin de faire descendre tout ce qui rendait la vie belle et désirable; dans ce coin du monde défendu et abrité : là au moins (et leur pensée, leur folie planait encore, au bout de vingt-cinq siècles, autour des tumulus coniques, recouverts d'herbes sauvages), là au moins, rien de changerait jamais.
G. Bassani, Le Jardin des Finzi-Contini, traduction Michel Arnaud.

Avec L'Isolation, Renaud Camus construit son tombeau étrusque.