Lu au bord de la mer Béatrix puisque selon Gracq c'est le seul grand livre de Balzac que battent d'un bout à l'autre à l'autre les vagues.
Relevé cette définition du sublime, à propos des mouvements de l'océan sur les récifs de granit. Le sublime est ce qui donne le regret des choses inconnues, entrevues par l'âme à des hauteurs désespérantes. Un peu comme si l'être se trouvait alourdi par un trop plein d'être, comme si la chute était consubstantielle à l'élévation. Cependant cette chute n'est pas simple chute dans le vulgaire car elle garde en elle la marque de que ce que Michelet nomme mélancolie héroïque.
Mais pour dire le vrai, je n'avais relevé que la première partie de la phrase, le sublime n'était plus alors que ce qui donnait le regret des choses inconnues. L'oxymore me semblait mieux traduire le sentiment d'évidement que procure le spectacle de la mer, et j'avoue encore préférer ma lecture au texte même de Balzac.

Je ne sais s'il faut craindre une épidémie de grippe porcine ou mexicaine (selon antipathie) mais le n'importe-quoi semble toucher les esprits les mieux aguerris.
Sur France Culture, Phillipe Levillain nous informe que le Pape souhaite instaurer un trialogue entre le Christianisme, l'Islam et le Judaïsme. On n'aura pas l'outrecuidance de rappeler à l'éminent professeur que le dia de dialogue ne veut pas dire deux. Aussi, nous dirons au lecteur de passage que ce préfixe tire son origine de dia, préposition et adverbe grecques qui impliquent l'idée de séparation et d'une relation possible entre les choses séparées. Dialoguer, et peu importe le nombre de locuteurs, même s'il est plus facile de dialoguer à deux qu'à mille, c'est instaurer un espace entre les discours, c'est donner à ces discours la possibilité de traverser cet espace, la possibilité de se rencontrer.
Si l'on devait suivre le raisonnement induit par trialogue pourquoi ne pas parler d'octologue par ex. Hier nous étions huit à table et nous avons eu un octologue animé. Au delà du ridicule, le comble est que le mot va à l'encontre de l'idée qu'il veut promouvoir. En oblitérant l'idée d'un espace commun, il pose un parallélisme entre les discours, chacun allant son chemin sans jamais se rencontrer ou alors à la fin des temps.
Au fond ce qui semble le plus proche du trialogue, c'est la cacophonie.

Béatrix encore.
Le jeune Calyste part à la rencontre de Béatrix de Rochefide qu'il croit aimer.
Le jeune homme ralentit alors le pas de son cheval, et se mit à regarder complaisamment les doubles raies tracées par les roues de la calèche sur les parties sablonneuses de la route. Il était d'une gaieté folle à cette seule pensée : elle a passé par là, elle reviendra par là...
Immédiatement pensé à la scène de La Folie Amayer où Almayer efface sur la plage les traces de pas de sa fille Nina qui vient de le quitter.
Il amassa le sable en petit tas, laissant derrière lui jusqu'au bord de l'eau une ligne de tombes en miniature.
Le roman de Conrad annonçait le désastre de Béatrix, Conrad dialoguait avec Balzac.