Il est en vacances, j'en profite pour lui piquer une image.

Et si la meilleure analyse des cent premiers jours de N.Sarkosy avait été faite, mais est-ce vraiment étonnant, par Dominique de Villepin (au cours d'un entretien à propos de Napoléon) dont, au bout du compte, on peut dire qu'il ne manque pas d'un certain sens de l'histoire et dont, on doit en faire l'aveu, le goût quasi saint-simonien de la cabale va finir par nous le rendre presque sympathique.

Dès le départ, Napoléon a essayé de maîtriser les ambitions de tous les acteurs de son temps (...). Il croit pouvoir tenir en haleine par les vanités. Mais les vanités, une fois satisfaites, se lassent du risque. L'esprit de conservation tue alors l'esprit de conquête (...). Je pense que s'il y a une leçon à tirer de l'expérience, c'est que la cour est intimement liée au pouvoir. Elle se métamorphose selon les régimes. L'esprit de cour est encore plus dangereux depuis la révolution car il est plus souterrain. Tocqueville disait que « les républiques démocratiques mettent l'esprit de cour à la portée du plus grand nombre et le font pénétrer dans toutes les classes ». Il faut, quand on a conscience de ce danger, tenter d'enrayer cet esprit (...). Est-ce que Napoléon, homme du « tout politique », ne tue pas, de ce fait même, la politique ? C'est un risque majeur car Napoléon opère une fusion pouvoir-société autour de sa personne. Mais c'est dangereux car cela tue l'alternative politique, cela réduit la politique à une unanimité factice, lourde de tensions futures.
Le Figaro - 30 août 2007.

Le journal Libération nous informe que la ville d'Alençon organise une exposition autour d'Auguste Poulet-Malassis.

On connaît Charles Baudelaire. Pas Auguste Poulet-Malassis, l’éditeur des Fleurs du mal. L’homme était originaire d’Alençon. Décrétée célébration nationale, le 150e anniversaire de la publication du célèbre recueil représentait pour la ville normande une aubaine de sortir Auguste Poulet-Malassis de l’oubli et de célébrer le compagnonnage du poète et de l’éditeur. «Tous deux étaient des jouisseurs dandy qui pensent que le paradis est sur terre», décrit Benoît Noël, historien de l’art et spécialiste du XIXe siècle.
Libération - 31 août 2007.

Nous n'avons pas la prétention d'être historien de l'art et encore moins spécialiste du XIXe siècle, et les rapports de Baudelaire avec la catholicisme sont un sujet complexe - il (Baudelaire) adore Dieu, et il nomme Satan écrivait P.J. Jouve -, mais en faire un jouisseur dandy qui pense que le paradis est sur terre est pour le moins une absurdité. On se contentera de renvoyer aux deux dernières stophes qui concluent les Fleurs du mal (édition de 1861).

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

C'est la rentrée littéraire, des écrivaines se crèpent le chignon à propos d'enfants morts et/ou congelés. On s'y perd. Le chroniqueur (Edouard Launet) de Libération (30 août 2007) écrit : C'est bizarre, cette envie qui vient subitement de relire les Trois Mousquetaires. Mais pourquoi s'arrêter au Trois Mousquetaires ?

En feuilletant Valeurs Actuelles (31 août 2007), on peut apprendre, si on ne le sait déjà, que cette phrase de la comtesse de Ségur - « Les vacances étaient près de leur fin ; les enfants s’aimaient tous de plus en plus » - lue jadis dans “La Bibliothèque rose”, Charles de Gaulle confiait qu’elle restait pour lui « la plus mélancolique de la littérature française ». Et puisqu'il nous prend souvent la même envie qu' E.Launet et qu'il nous faut boucler la boucle, on citera cette phrase de Saint-Simon lue il y a peu et tout aussi mélancolique : Je serais trop long si je me mettais à raconter bien des choses que j'ai sues de mon père, qui me font bien regretter mon âge et le sien qui ne m'ont pas permis d'en apprendre davantage.