mardi 6 mars 2007
Eloge du superflu.
LES AVEUGLES.
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme les somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. O cité,
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?
Baudelaire - Les Fleurs du mal (XCII)
Il est des petits matins où l'on rencontre l'intelligence. C'est ici, et c'est à propos de ce poème de Baudelaire.
Par Tlön, à 13:22 :: General :: #355 :: rss :: 9 réponses
Commentaires
Le mardi 6 mars 2007 à 14:24, par Talmont :
Le mardi 6 mars 2007 à 15:08, par sk†ns :
Le mardi 6 mars 2007 à 17:07, par Damien :
Le mardi 6 mars 2007 à 19:31, par Scan herr :
Le mardi 6 mars 2007 à 21:53, par Tlön :
Le mercredi 7 mars 2007 à 06:48, par Séraphin :
Le mercredi 7 mars 2007 à 11:05, par Mauricette Beaussart :: site :
Le mercredi 7 mars 2007 à 21:09, par Kid Pareïl :
Le dimanche 11 mars 2007 à 09:30, par Mauricette Beaussart :: site :
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