dimanche 18 février 2007
Week-end
Samedi.
Déçu par le dialogue entre Paul Thibaud et Pierre Pachet autour de Au coeur des ténèbres (relu pour l'occasion).
Il me semble que la nouvelle tire toute sa force - au-delà des considérations sur le colonialisme - de la tension, de la confrontation entre les trois points de vue en présence :
- Celui de Conrad tel qu'il est exprimé dans la préface du Nègre du Narcisse datée d'aout 1897 (Heart of Darkness sera publié pour la première fois dans le Blackwood's Edinburgh Magazine en février, mars et avril 1899) - ce texte est d'ailleurs cité par l'un des intervenants de l'émission.
Il (l'artiste) parle à notre capacité de joie et d'admiration, il s'adresse au sentiment du mystère qui entoure nos vies, à notre sens de la pitié, de la beauté, et de la souffrance, au sentiment latent de solidarité avec toute la création ; et à la conviction subtile mais invicible de la fraternité qui unit la solitude d'innombrables coeurs (...).
- Celui de Marlow qui narre les aventures de Kurtz.
« Non, c'est impossible ; on ne peut donner aucune impression vivace d'une quelconque époque de son existence, ce qui en fait l'authenticité, la signification, l'essence subtile et pénétrante. C'est impossible. On vit comme l'on rêve - seul....»
- Et enfin celui de Kurtz qui fait l'expérience radicale (l'horreur ! l'horreur !) de cette solitude.
(...) comment pourriez vous imaginer dans quelles régions des premiers âges les pieds d'un homme libre peuvent l'entraîner au moyen de la solitude - solitude absolue, sans un policeman -, au moyen du silence - silence complet, où nulle voix d'un voisin bien intentionné ne vient dans un murmure vous conseiller de vous méfier de l'opinion publique ?
Mais il nous faut bien vivre. A l'inverse du réactionnaire ou du progressiste le conservateur est celui qui sait qu'il faut faire, et du mieux que l'on puisse, qui sait donc qu'il faut faire comme si (Conrad écrit sa nouvelle, Marlow mentira à la fiancée de Kurtz), qu'il faut faire malgré...
Dimanche.
Grâce à (à cause de) Madame Beaussart, replongé dans Ulysse.
Sa chemise déchirée en rubans qui battent l'air, et ses culottes aux talons, il sautille et chancelle autour de la table, poursuivi par Ades de Magdalen College armé des ciseaux du tailleur. Une tête de veau affolée et dorée de marmelade orange. (p 8, Ed de la Pléiade).
Les malheureuses brutes au marché aux bestiaux qui attendent que la masse leur fende le crâne. Meuh. Pauvres veaux tout tremblants. Meh. (p 193).
Par Tlön, à 16:14 :: General :: #349 :: rss :: 23 réponses
Commentaires
Le dimanche 18 février 2007 à 16:47, par sk†ns :
Le dimanche 18 février 2007 à 17:13, par Scanner :
Le dimanche 18 février 2007 à 19:29, par Tlön :
Le dimanche 18 février 2007 à 20:31, par Anonyme dauphinois :
Le dimanche 18 février 2007 à 20:42, par Scanner :
Le lundi 19 février 2007 à 08:36, par Mauricette Beaussart :: site :
Le lundi 19 février 2007 à 09:32, par P.S. :
Le lundi 19 février 2007 à 12:39, par Stalker :: site :
Le lundi 19 février 2007 à 15:46, par Tlön :
Le lundi 19 février 2007 à 18:04, par Etienne :
Le lundi 19 février 2007 à 18:46, par Stalker :: site :
Le lundi 19 février 2007 à 19:02, par La Vache qui rit :
Le lundi 19 février 2007 à 19:06, par Tlön :
Le lundi 19 février 2007 à 19:09, par L'Alka Seltzer :
Le lundi 19 février 2007 à 19:11, par Anonyme bourvilien :
Le lundi 19 février 2007 à 19:14, par Alcoolique Anonyme :
Le lundi 19 février 2007 à 19:32, par Alfonsina V :: site :
Le lundi 19 février 2007 à 19:34, par Bourvilien anonyme :: site :
Le lundi 19 février 2007 à 19:34, par Dildo :
Le lundi 19 février 2007 à 19:57, par Etienne :
Le lundi 19 février 2007 à 21:52, par copieux colleur :
Le mardi 20 février 2007 à 10:17, par Pierre :
Le dimanche 11 mars 2007 à 15:37, par Didier Goux :: site :
Les commentaires pour ce billet sont fermés.