A propos du mascaret un correspondant me fait remarquer : ...le mascaret qui, s'il n'est plus observable aujourd'hui que dans l'estuaire de la Gironde, le fut aussi jusqu'à une date relativement récente (encore du vivant de Proust ?) dans l'estuaire de la Seine. Parce que c'est quand même une question ça aussi : a-t-il vu un mascaret ?
A la deuxième question je n'ai malheuresement pas de réponse précise à apporter.
Quant à la première, et presque tout se trouvant dans les livres, on peut lire dans le journal de Léautaud ceci :

10 septembre 1908.
Gourmont allait passer une semaine à Rouen qu'il aimait beaucoup. Dumur l'accompagnait pour trois jours, Gourmont me dit «Venez-vous. On vous emmêne. On rira.» (...)
Nous nous sommes retrouvés à la gare St Lazare, tous trois enchantés de la réunion.

12 septembre 1908.
Nous sommes sur pied de très bonne heure, pour prendre le train de Caudebec, pour y assister au mascaret.
Changement de train à Barentin. Petit déjeuner. Nous arrivons à Caudebec à 9 heures et demie environ. Gourmont mal renseigné sur l'heure du mascaret projetait de le voir sans quitter la gare. On nous renseigne. Le mascaret n'est qu'à 10 heures moins vingt. Nous allons jusqu'au port.
Juste à l'heure indiquée le «flot», comme on dit là-bas, arrive, rapide, écumant, envahisseur, submergeant la rive, montant jusque sur les rives élevées au-dessus du niveau de l'eau. Phénomène très curieux, cette vague qu'on voit de loin accourir, passer devant soi, et poursuivre sa route. Sur le port à l'endoit où aborde le bac, deux femmes qui s'étaient entêtées à rester là, ont été jetées à la mer.
A deux pas de là, Gourmont ramasse un os de sèche apporté de la mer et laissé là par le flot, et me le donne.