- Les Bienveillantes - Jonathan Littell (Gallimard-2006).
900 pages écrites très serrées, la confession d'un officier nazi de la fin des années 20 à mai 45, a tour de force (chapeau bas!) but...
On sait que de Waterloo Fabrice n'a rien vu, à l'inverse le héros des Bienveillantes a tout vu. On pourrait même dire qu'il a trop vu : Les camps, Stalingrad, la chute de Berlin, les théoriciens du Volk, Himmler, Eichmann, Rebatet, Celine, Brasillach, Jünger...et en plus il rêve !
Page 461, on peut lire cette citation de M. Blanchot (lorsque le héros est à Paris, il flane le long des quais, fait les bouquinistes et tombe sur Faux-pas) à propos de Moby Dick : Une oeuvre qui garde le caractère ironique d'une égnime et ne se révèle que par l'interrogation qu'elle propose. C'est a contrario la meilleure critique que l'on puisse faire du roman de Littell .

- A l'occasion de la sortie du film A Scanner Darkly de Richard Linklater, la presse mentionne les précédentes adaptations de Philip K.Dick (Spielberg,Verhoeven, Woo...) en oubliant systématiquement Screamers (Planète hurlante) de Christian Duguay (1995), alors que cette dernière est une excellente adaptation de Dick (j'aime aussi beaucoup Minority Report mais pour d'autres raisons) en ce qu'elle respecte "la pauvreté", le coté cheap (bien entendu, je ne parle pas de l'imaginaire dickien mais d'une pauvreté stylistique, des décors, de la psychologie etc..., pauvreté sur laquelle se déploit justement cet imaginaire) des romans et plus particulièrement des nouvelles de Dick.