Pond Lilies at Fair Haven Bay, 1900, photo by Herbert Gleason

O to make the most jubilant song!
Full of music--full of manhood, womanhood, infancy!
Full of common employments--full of grain and trees.

O for the voices of animals--O for the swiftness and balance of fishes!
O for the dropping of raindrops in a song!
O for the sunshine and motion of waves in a song!
Walt Whitman - A Song of Joys

En commentaire à la note précédente J.S écrit : Ah qu'il est dur d'accepter une part de virtuel dans le réel quand on est attaché à la terre!
Quoiqu'il n'ait pas tort quant à un éventuel attachement à la terrre, encore que l'on préfère au mot terre celui de paysage, il nous semble confondre l'imaginaire, le poétique qui est affaire de résonnance et le virtuel qui est de l'ordre du simulacre, du décalque, de la reproduction. Une autre réalité mais pas une réalité autre.

La centrale électrique est mise en place dans le Rhin. Elle le somme (stellt) de livrer sa pression hydraulique, qui somme à son tour les turbines de tourner. Ce mouvement fait tourner la machine dont le mécanisme produit le courant électrique, pour lequel la centrale régionale et son réseau sont commis aux fins de transmission. Dans le domaine de ces conséquences s'enchaînant l'une l'autre à partir de la mise en place de l'énergie électrique, le fleuve du Rhin apparaît, lui aussi, comme quelque chose de commis. La centrale n'est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l'autre. C'est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale. Ce qu'il est aujourd'hui comme fleuve, à savoir fournisseur de pression hydraulique, il l'est de par l'essence de la centrale. (...) Mais le Rhin, répondra-t-on, demeure de toute façon le fleuve du paysage. Soit, mais comment le demeure-t-il ? Pas autrement que comme un objet pour lequel on passe une commande (bestellbar), l'objet d'une visite organisée par une agence de voyages, laquelle a constitué (bestellt) là-bas une industrie des vacances.
Heidegger - La question de la technique, in Essais et Conférences, Gallimard.

Pas autrement que comme un objet pour lequel on passe une commande...voila plutôt ce qu'il nous est dur à accepter, mon cher Jean-Sébastien.
Bonne année à tous.