Hier soir.

18h00 - La Fnac.
J'ai toujours bien aimé Simon Leys. On pourrait dire qu'il est, qu'il a toujours été, un peu comme on le dit d'un chanteur ou d'un musicien, juste. Le dernier très bon papier littéraire qu'il m'ait été donné de lire était de lui : il y a quelques mois à propos de Segalen dans le Figaro Littéraire.
Bref, j'ai appris le matin même que sortait sous sa signature un receuil de citations Les idées des autres - Plon. Je feuillette. Il semble s'agir d'un florilège où l'auteur à la manière d'Arcimboldo se peint non point avec des fruits, mais avec les mots des autres. Plaisant.
Je ne résiste pas au plaisir de recopier deux citations. La première est de Claude Levi-Strauss, la deuxième de C.S Lewis (je n'ai jamais rien lu de ce dernier).

Les sociétés payent très cher le fait d'avoir constitué la jeunesse comme une entité séparée.
C'est le signe que les générations en place ne sont plus sûres de leurs valeurs. Les sociétés se maintiennent parce qu'elles sont capables de transmettre d'une génération à l'autre leurs principes et leurs valeurs. A partir du moment où elles se sentent incapables, où ne savent plus quoi transmettre et se reposent sur la génération suivante, elles sont malades.

L'égalité (en dehors des mathématiques) est une notion purement sociale. Elle ne concerne l'homme qu'en tant qu'animal politique et économique. Elle n'a pas de place dans le monde de l'esprit. La beauté n'est pas démocratique, la vertu n'est pas démocratique, la vérité n'est pas démocratique. La démocratie politique est condamnée si elle s'efforce d'étendre l'exigence d'égalité à ces sphères plus élevées. La démocratie éthique, intellectuelle ou esthéthique est quelque chose de fatale. Une éducation vraiment démocratique - c'est à dire qui saura préserver la démocratie - doit être dans sa sphère propre implacablement aristocratique, audacieusement élitiste.

18h45 - Quai du RER.
En attendant la rame, je parcours une interview de Philippe Murray donnée au Point. Rien de vraiment neuf, mais il avoue avoir été amusé par une déclaration de Marie Darrieussecq ; moi aussi : L'art, le vrai, avance pour un monde de plus en plus moderne. Con-fondant. Je la mémorise, m'en vais et la note sur mon carnet.

22h00 - A la maison.
Revu un chef d'oeuvre : La Poison (1951) de Sacha Guitry avec Michel Simon. Exercice de cruauté absolu. Rien n'est épargné. Une façon de maintenir le cadre, sans appel, stupéfiante. La séquence du tribunal dans laquelle vient s'insérer les jeux des enfants, est magnifique
Avant de me coucher, je relis les lignes que Lourcelles consacre au film et décide d'écrire ce post.

Ps : Je n'ai pas gardé la précédente note avec les dessins de Bosc, étant dans l'incapacité d'obtenir une mise en page qui me satisfasse. Dommage.