Certain se réveille un matin transformé en insecte, d'autre en Jean Pierre Pernaud (là). Que faire ?
Dans un esprit parodique se contenter de répondre par un laconique je vous emmerde ? Ou pour faire preuve de culture droitière citer Nicolás Gómez Dávila : Ce qui caractérise l’imbécile, c’est moins l’imbécillité de ses idées que celle de ses raisonnements.(1) ? Discourir sur la modernité, sur le remplacement de l'opposition du Bien et du Mal (les majuscules ne vont pas arranger nos affaires) par celle du progressiste et du réactionnaire ? Sur l'angélisme qui fait voir en tout révolté un saint ?
Se souvenir encore de ce texte de B.Strauss déja cité.
Sortir l'ouvrage (nous aimons les livres, c'est notre faiblesse, et n'aimons guère ceux, qui ils soient, qui les brûlent) et retrouver cette définition de la pensée réactionnaire comme un soulèvement contre la domination totalitaire du présent qui veut ravir à l'individu et extirper de son champ toute présence d'un passé inexpliqué, d'un devenir historique, d'un temps mythique (...).Elle est selon son essence souvenir de ce qui git au fond de nous. Et Strauss de continuer Dans un tel sens, l'homme de droite est aussi éloigné du néo-nazi que le passionné de football (il se trouve - est-ce du poujadisme - que nous aimons aussi le football) l'est du hooligan, bien davantage encore : celui qui se pose en destructeur (et quoi alors de plus destructeur que de détruire une école, lieu par excellence de l'arrachement au présent) devient son pire ennemi, son ennemi juré.
Assumer donc de toute ses forces ce qui semble aux yeux de la jeunesse moderne une double tare : être vieux et réactionnaire.

(1)Trad : Phillipe Billé