1) L'ennuie nous pousse à jouer.
Il s'agit d'identifier sur cette photo de tournage les trois principaux personnages et bien entendu le film.
Réponse:
Remorques de Jean Grémillon (à gauche sur la photo).
Jean Gabin (à droite).
Louis Daquin (dans le fond)

2) L'autre soir écouté une interview de Paul Vecchiali, il y rendait un hommage au cinéma français des années 30. En ai profité pour ressortir Le Chirat : Le catalogue des films français de long métrage 1929-1939.
Entre 1977 et 1982, j'ai fréquenté quasi-quotidiennement la cinémathèque française. Entre 1981 et 1982, je suis allé, le plus souvent possible, à la séance de 15h. Celle dévolue au cinéma francais des années 30 et 40. Nous n'étions pas nombreux, tout juste une vingtaine. De temps à autre une actrice venait se revoir (je me souviens y avoir vu Madeleine Robinson, Danièle Darrieux accompagnée de Vecchiali ), l'exercice devait être cruel, et la discrétion dont faisait montre les spectateurs en était la preuve.
Me restent en mémoire, entre autres, quelques beaux films oubliés (Sapho de Léonce Perret, Voleur de femmes de Gance...), la série des Bouboule avec Georges Milton (Bouboule 1er, roi nègre...), les films de Duvivier, Grémillon, Chenal... des acteurs (l'insupportable Roland Toutain...), des actrices (Viviane Romance, Mireille Balin...) et une myriade de mauvais films.
Nous n'étions pas nombreux, toujours les mêmes. Quelques vieillards. Un homme agé impeccablement habillé, sosie de Max Shreck, nous l'avions d'ailleurs surnommé Nosferatu, qui se plaçait systématiquement au premier rang, dormait au bout de 10mn, la tête penché en arrière, la bouche grande ouverte; il devait préférer rêver les films plutôt que de les voir. Un critique de cinéma rencontré il y a quelques mois du coté de Beaubourg faisant les poubelles, y cherchant de quoi grignoter. Peu de temps après je le croisais à l'intérieur de la bibliothèque, entouré de catalogue de films, il mettait à jours ses fiches. Un jeune homme avec son gros cartable, véritable encyclopédie vivante, dont je me suis toujours demandé de quoi, à part les images mouvantes, il vivait. Une après-midi de Noel, alors que je lui offrais un sandwich, j'ai eu ma réponse : de rien.
Je ne vais plus à la cinémathèque. L'idée de tout voir m'est devenu étrangère; mais souvent je pense à eux : les dévorés.
Parce que je fus l'un des leurs.