vendredi 1 juillet 2005
Ma cabane au Canada.
Etat d'esprit : un peu fatigué.
Revu Jaws - Les Dents de la mer - de Spielberg. Sublime plan où l'on voit le bateau s'éloigner à travers la gueule d'un requin accroché à une fenêtre. La communauté et le cosmos.
Robert Shaw (Quint), malgré le doublage, est magnifique. Ce film est beau.
Coïncidence. Le film a tout juste trente ans, et j'apprends que l'on célèbre le 150ème anniversaire de la parution de Leaves of grass - Feuilles d'herbe de Walt Whitman (1819-1892).
Extrait de l'envoi :
ONE'S-SELF I SING.
ONE'S-SELF I sing, a simple separate person,
Yet utter the word Democratic, the word En-Masse.
Je chante le soi-même, une simple personne, séparée
Pourtant je prononce le mot démocratique, le mot En-Masse.
(Trad - R.Asselineau - Aubier)
Je chante la personne simple séparée, le Soi-même,
Cependant que j'exprime le mot Démocratique, le mot En-Masse.
(Trad - J.Darras - Gallimard)
Yet/Cependant/Pourtant... Rapport de l'un aux autres. Dire les deux dans le même temps. C'est cette musique, cette chanson, cette ritournelle - on appelle ritournelle tout ensemble de matières d'expression qui trace un territoire, et qui se développe en motifs territoriaux, en paysages territoriaux (1) - que chante le cinéma américain depuis son origine.
Dire simultanément l'un et les autres, le one's self et le En-masse, c'est aussi créer de la distance ; c'est créer du territoire. Je ne suis pas Deleuzien mais j'aime bien le concept de la ritournelle
Trois temps impliqués les uns dans les autres.
- Créer le territoire pour conjurer le chaos.
- Tracer et habiter le territoire pour maintenir à distance les forces du chaos qui frappent à la porte.
- Sortir du territoire vers un cosmos qui se distingue du chaos.
On va des ritournelles agencées (territoriales, populaires, amoureuses, etc.) à la grande ritournelle machinée cosmique. Mais le travail de création se fait déja dans les premières, il est là tout entier (1).
Le bateau s'éloignait à travers la gueule du requin, les étoiles filantes traverseraient le ciel...
Mais il se fait tard, il faut que j'aille me coucher.
(1) Mille Plateaux - Deleuze - Guattari - Les éditions de Minuit.
Par Tlön, à 14:15 :: General :: #54 :: rss :: 14 réponses
Commentaires
Le vendredi 1 juillet 2005 à 14:45, par sandrine :: site :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 15:21, par Philippe[s] :: site :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 16:20, par sk†ns :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 18:11, par jean-sébastien :: site :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 18:12, par Tlön :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 18:15, par Tlön :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 18:43, par Scanner :
Le vendredi 1 juillet 2005 à 23:02, par Damien :
Le samedi 2 juillet 2005 à 00:09, par Trasimarque :: site :
Le samedi 2 juillet 2005 à 09:17, par Philippe[s] :
Le samedi 2 juillet 2005 à 10:09, par Tlon :
Le samedi 2 juillet 2005 à 10:42, par sk™ns :
Le samedi 2 juillet 2005 à 14:59, par incognit-ho :: site :
Le mardi 2 août 2005 à 15:34, par Guillaume Cingal :: site :
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